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La Cagnotte Solidaire
19 mai 2008

Fodé SYLLA Groupe Areva(Chargé de mission

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Fod__Sylla1Fodé SYLLA
Groupe Areva
(Chargé de mission développement économique et social Afrique)
fode.sylla@areva.com

retranscription

intervention_vid_o


Le modérateur : Qu’est ce qu’apporte Areva, premier groupe nucléaire français, à l’Afrique ?

Intervention de Fodé Sylla :

J’apprécie particulièrement d’être aux côtés de la Cofades qui a toujours placé l’économique au cœur de ses actions. Il est important de rappeler la nécessité de la diaspora d’être utile à l’Afrique et la nécessité de développer le côté réseau. Beaucoup de jeunes souhaitent être utiles à l’Afrique, et dans ce domaine, la Cofades a un rôle important à jouer. Pendant des années, on a parlé de développement, mais ce n’était que du saupoudrage d’aides sans suivi et qui permettait juste d’asseoir les copinages et pérenniser les intérêts français en Afrique. Aujourd’hui, on a ajouté le terme « co développement ». Il m’est difficile de comprendre comment notre gouvernement peut lier la notion de co développement à celle du retour des immigrés. Il est important de ramener les choses dans leur contexte.

Après, il me semble important d’inverser la question : plutôt que de se demander ce que peuvent apporter les entreprises au développement de l’Afrique, il me semble plus pertinent de se demander ce que les Africains ont fait pour que les entreprises françaises se portent si bien en Afrique. Ce n’est pas aux entreprises à expliquer comment lutter contre la pauvreté. Il faut se demander comment des pays qui ont des ressources naturelles, des richesses et des capacités humaines en sont arrivés là. Certes il y a eu des exploitations au mépris des structures et des cadres, mais qui dit grosses entreprises en Afrique, dit main-d’œuvre, sous-traitants.

La méthode d’Areva est d’écouter les gens et de recenser leurs besoins. Nous avons ainsi ciblé des problèmes de formation et de MF. Un exemple : au Niger, nous nous sommes appuyés sur le Crédit Mutuel pour créer la première mutuelle en plein cœur du désert qui permet aux populations d’ouvrir un compte avec 5 000 FCFA et deux photos. Au bout d’un an et demi, ces populations auront la possibilité de souscrire un crédit tout en étant mutualiste, c'est-à-dire qu’ils prendront part aux décisions de la mutuelle.

Un autre champ d’action est un projet de relance de l’école des Mines de Niamey, car nous allons souvent chercher des potentiels très loin alors que nous les avons sous la main.

Deux questions sont essentielles : l’eau et l’énergie. Je réfléchis à une muraille verte qui irait de Djibouti à Nouakchott.

Le modérateur : Et concrètement ? Vous ne faites pas qu’écouter ?

Fodé Sylla : Depuis mon entrée en fonction à Areva en octobre 2004, j’ai mené 3 actions : cette mutuelle au fin fond du désert, un projet d’une centaine de forages, et l’accompagnement de 6 étudiants de l’école de journalisme de Niamey à la CAN.

Question du public : L’économie est forcément connectée à la politique. Pourquoi dans certains pays d’Afrique sous tensions, il n’y a pas de développement alors même que sont présentes de nombreuses grosses entreprises ?

Fodé Sylla : Je pense que les grosses entreprises n’ont pas intérêt à aider les régimes autoritaires car ce n’est pas bon pour le business. Le plus problématique, ce sont les diktats du FMI ou de la Banque Mondiale. L’argent de la diaspora africaine représente 6 milliards d’euros. Mais que faire si des migrants font construire des hôpitaux et que le FMI interdit aux Etats d’embaucher du personnel soignant ?

(…)

Patrick Bidilou : Sans langue de bois, que font les grandes entreprises pour lutter contre la pauvreté ? La pauvreté est multiforme. En premier lieu, elle est politique et cela profite aux grandes entreprises. Ce n’est pas l’ouverture d’une mutuelle en plein désert qui permet de lutter contre la pauvreté. Il faut lutter pour promouvoir l’esprit d’entreprise et non enfermer l’Afrique dans cette question de la pauvreté. Il est indispensable que les multinationales collaborent avec des partenaires locaux afin de favoriser les initiatives.

Fodé Sylla : Je reste à la disposition de la Cofades pour recevoir leurs propositions par écrit. Que la Cofades fasse des propositions noir sur blanc pour relancer des secteurs économiques dans différents pays, et elle sera assurée qu’Areva pourra apporter des réponses claires Et sur un plan plus personnel, je m’engage à mettre au service de la Cofades mon réseau, étayé, de directions RH afin qu’elle puisse mener à bien ses actions.

Télécharger le compte-rendu écrit de la journée

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